Vélo électrique : la reconduction de la prime fait débats

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Un temps censée s’arrêter au 31 janvier 2018, la prime vélo électrique sera finalement renouvelée suite aux nombreuses réactions dans le monde associatif et politique.

« Nous avons considéré que ce n’était pas à l’Etat de continuer à subventionner le vélo électrique, dans la mesure où quand il l’avait fait, les collectivités locales ne le faisaient pas » a annoncé fin septembre le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, officialisant ainsi la fin de la prime vélo électrique dès 2018.

Pour le gouvernement, il s’agit de consacrer davantage de budget à la prime à la conversion, dont le dispositif sera entièrement revu l’an prochain, et de laisser aux collectivités désireuses d’encourager la pratique du vélo électrique le soin de mettre en place et de financer leurs propres dispositifs. Intervenue en marge de l’ouverture des Assises de la Mobilité, l’annonce a eu l’effet d’un véritable coup de tonnerre dans le monde du cycle.

Lancée en février 2017, la prime vélo électrique permettait de recevoir jusqu’à 200 euros d’aides pour l’achat d’un vélo à assistance électrique. Selon les chiffres communiqués par le gouvernement, plus de 250.000 dossiers ont été déposés à l’ASP, l’agence en charge de l’attribution du bonus.

De nombreuses réactions

Le milieu associatif a été le premier à réagir aux annonces gouvernementales, pointant du doigt une incohérence entre le discours, qui prône la mise en place d’alternatives à la voiture individuelle, et la décision de mettre un terme à la subvention. « Avec une prime pour l’achat d’une voiture électrique, on finance la prime pour 30 vélos à assistance électrique » a rappelé Pierre Serne, Président du Club des villes et territoires cyclables.

Dans la sphère politique, les réactions sont également nombreuses. Alors que la Maire de Paris, Anne Hidalgo, a estimé sur LCI que la fin de la prime n’était « pas un bon signal », une trentaine de députés LREM ont appelé à maintenir les dispositifs dans une lettre ouverte adressée au gouvernement. « Cet arrêt de la prime VAE sans rien proposer derrière serait à notre sens trop brutal à un moment où il est nécessaire d’envoyer des signaux forts sur le développement du vélo et des mobilités actives » a commenté Matthieu Orphelin, Député LREM à la tête de l’initiative.

Côté institutionnel, le Groupement des Autorités Reponsables de Transport (GART) s’est également positionné pour la reconduction du dispositif. « Le GART, à l’heure de l’ouverture des Assises de la mobilité, ne comprend pas que le projet de loi de finances pour 2018 déposé par le gouvernement prévoit une suppression de cette prime à l’achat. C’est un signal particulièrement dommageable et susceptible de remettre en cause l’efficacité des politiques de déplacements menées localement par les AOT (Autorités Organisatrices des Transports) » a commenté l’organisme dans un communiqué.

Un dispositif renouvelé sous une nouvelle forme

« Le gouvernement, et moi en particulier, sommes attachés au soutien aux mobilités actives, et le débat qui s’ouvre dans le cadre des Assises doit permettre d’imaginer un nouveau dispositif de soutien« , a expliqué Elisabeth Borne lors des Rencontres nationales du transport public organisées à Marseille.

« Je souhaite que nous puissions mettre en oeuvre des nouveaux outils simples et efficaces dès 2018« , a-t-elle précisé sans pour autant indiquer quelles seraient les modalités du nouveau dispositif. A suivre…