Céline Seckler : « L’achat responsable fait partie de notre politique globale »

A quelques jours de sa participation au salon Made in France, Clean Energy Planet revient sur sa démarche achat responsable via une fabrication 100 % française. Entretien avec Céline Seckler, gérante de la société.

Pourquoi avoir choisi une démarche achat responsable ?

Nous avons débuté l’activité de Clean Energy Planet par l’import de vélos et scooters électriques et c’est lorsque nous nous sommes tournés vers les infrastructures de charge, que nous avons débuté notre démarche puisqu’il a fallu créer un produit qui n’existait pas

Aidés par notre ingénieur développement durable, Marjorie François,  nous avons commencé par chercher des partenaires localement avant d’agrandir le cercle en remontant sur un cadre national. A l’époque, en 2009, nous étions novices dans la fabrication et il nous fallait des partenaires à la fois compétents et proches.

L’autre raison vient de nos origines. Nous sommes dans le secteur du développement durable et nous souhaitions avoir un produit proche de nos idées tant dans sa fabrication que sur le plan économique et sociétal. Ce sont les trois piliers de l’achat responsable :

    • Environnemental : développer un produit qui corresponde à des critères engendrant des points positifs pour l’environnement

 

    • Economique :proposer un produit à un coût abordable tout en répondant à des critères tant techniques qu’environnementaux

 

    • Sociétal : nous avons toujours incité à ce que les salariéspuissent faire du télé-travail, avoir des horaires adaptés en fonction de leur activité tout en ne limitant pas nos décisions à une entente verticale. Nous avons également choisi une équipe « jeune » en donnant leur chance à des jeunes en sortie d’étude ou des étudiants avec des contrats de professionnalisation leur offrant de nouvelles compétences pour l’avenir.

Les trois piliers de l’achat responsable ont ainsi été réunis et font partie de la philosophie et de la politique globale de Clean Energy Planet. Une politique qui a été récompensée à de multiples reprises : en 2011 Prix entreprises & environnement de l’ADEME et du Ministère de l’écologie dans la catégorie Eco-innovation, en 2013 Prix éco conception par CD2E, et  en 2014 le Prix des Bonnes pratiques par France Qualité Performance etc…

Cette année en 2015, nous avons également intégré CARESS, plateforme professionnelle spécialisée dans les achats responsables.

Au-delà de l’assemblage de ses vélos-stations, Clean Energy Planet s’attelle également à choisir des composants français ?

Effectivement, de la carte électronique à la ferraille en passant par le totem et les vélos, tous nos composants sont fabriqués en France et sont assemblés sur notre site de Sophia-Antipolis.

Schneider Electric nous fournis la partie recharge depuis son site de Valencetandis qu’Arcade assure l’assemblage des vélos à la Roche-sur-Yon, en Vendée. Notre démarche va même plus loin : pour les vélos, nous nous sommes assurés de la filière recyclage des pièces et batteries pour valider notre choix. Il s’agit de vérifier l’intégralité de nos fournisseurs pour s’assurer qu’ils respectent bien notre cahier des charges.

La fabrication française est-elle valorisée par les entreprises et dans les AO des collectivités ?

Oui, c’est ce qui fait notre « plus ». Aujourd’hui, toutes les collectivités et l’étatprônent un achat responsable. Cependant, on vend des produits qui sont un peu plus chers que nos concurrents : d’une part parce qu’ils sont plus sophistiqués mais surtout parce que le « fabriqué en France » implique un coût supplémentaire. C’est un critère qui ne ressort pas suffisamment dans les appels d’offres des collectivités.

Il y a un discours mais pas de passage à l’acte. C’est une chose que j’ai fait remonter en interpelant Claude Bartolone (Président de l’Assemblée Nationale NDLR) lors sa visite du salon MIF à Paris où nous étions présents.

Côté entreprises, c’est un peu le même constat et peu d’entres elles s’engagent dans une démarche d’achat responsable.

Le Label Origine France Garantie, une prochaine étape ?

Oui, nous allons faire le dossier. La reconnaissance officielle est importante et j’espère qu’elle aura un impact positif dans le choix des décideurs.